Au comptoir

Si on vous dit « Comptoir », que pensez-vous ? Et le Comptoir suisse, vous connaissez ? Où est-il passé ? Vous manque-t-il ? Et où allez-vous quand vous ne pouvez plus aller au Comptoir ?

Dans le cadre de l'exposition "100 ans de Comptoir: Le Syndic, la vache et le verre de blanc", samedi 21 septembre, le collectif a recueilli des histoires du Comptoir suisse.
En voici quelques exemples.

Je reçois: des échantillons, des porte-clés, des autocollants, des pins, des chocolats, des bonbons, des casquettes, des chapeaux, des visières, des bonnets de ski, des bandeaux, des bandana, des serre-têtes, des sacs de gym, des sacs à dos, des yoyos, des sacs en plastique, des t-shirts, des crousilles, des crayons et des stylos.
J’achète: un robot-ménager, un hachoir, un aspirateur sans sac, une tondeuse-robot, des tupperwares, une caisse de blanc, du saucisson, des légos, un jacuzzi, un tracteur, une chèvre, un abonnement de trois mois à l’Illustré, un salon chez Segalo, une terrasse chez Roche Bobois, une semaine en copropriété à Marbella.
Je trouvais rigolo d’accompagner mes parents au comptoir quand j’étais jeune. Papa avait des copains dans tous les stands et on s’arrêtait pour l’apéro au stand des extincteurs Sicli, c’était la tradition. Moi j’aimais bien les défilés de mode Spengler et les dégustations. Ta grand-mère avait découvert un jour les délices Findus et depuis, on a eu ça à manger tous les soirs. Ah oui, je m’en rappelle maintenant, ton autre grand-mère, faisait la démonstration des machines à coudre Bernina.
Le 30 septembre 1994, c’est mon dernier jour de travail au Comptoir, j’étais la secrétaire du conseil d'administration du Palais de Beaulieu. Un mois plus tard, jour pour jour, le 30 octobre 1994 ma mère meurt à table, au restaurant. Elle a mangé, bu un verre, et elle est morte.